LES SORCIÈRES
La chasse aux Sorcières
Une impitoyable machine judiciaire.
La répression de la sorcellerie au XVe
siècle a fonctionné par vagues successives, au gré des épidémies de
peste dont on accusait les sorcières.
Si au début de la chasse aux
sorcières, seuls les tribunaux inquisitoriaux pouvaient condamner, les
compétences se sont rapidement étendues aux tribunaux civils, plus
sévères et cruels, laissant libre cours aux accusations les plus folles
souvent basées sur des querelles de voisinage.
La cruauté des tribunaux s'appuyait sur le
fait que les sorcier(e)s, en plus d'être dangereux, commettaient des
délits religieux en épousant la cause du diable, et ce en toute
conscience.
Pour éviter qu'ils se répandent, il fallait leur imposer un
châtiment exemplaire, considéré comme une condamnation pédagogique...
Si l'accusé avouait ses crimes, il était condamné au bûcher. S'il
exprimait du remords, il avait la "chance" d'être pendu avant.
Mais si
il persistait à nier, on considérait qu'il était conseillé par le
diable et les juges restaient inflexibles. En de rares cas de doute, on
condamnait à l'exil.
Les victimes furent nombreuses, mais on
s'est rendu compte qu'elles l'étaient bien moins qu'on ne l'aurait
pensé. Si le XVIIe siècle ne vécut pas à l'ombre des bûchers, le
phénomène a suffisamment marqué les esprits pour largement exagérer le
nombre des exécutions.
Les personnes les plus suspectées de
sorcellerie étaient les femmes, vieilles ou isolées, et en général
pauvres.
En effet, jusqu'au XVIIe siècle, la femme faisait peur.
Les
médecins en connaissaient très peu le métabolisme, les théologiens les
voyaient comme des êtres inconstants à garder sous perpétuelle
surveillance, sous tutelle du père ou du mari, elles ne devenaient autonomes qu'une fois veuves, autonomie alors souvent
assortie d'isolation.
On les soupçonne alors de vouloir se venger de
leur sort.
Une femme soupçonnée de sorcellerie était rarement acquittée
: chacune de ses réponses confirmait l'accusation.
L'arrestation d'une sorcière
Gravure anglaise du XVIIe siècle extraite de "Les sorcières, fiancées de Satan"
Crédit photographique : Explorer-archives
Les connaissances insuffisantes en médecine et
le caractère mystérieux des maladies laisse la porte grande ouverte
pour toutes sortes de croyances, y compris la sorcellerie, rendue
responsable de tous les maux.
Ce n'est que vers le XVIIe siècle que des
médecins parisiens commencent à mettre ces croyances en doute.
Mais ces superstitions faisaient vivre bon
nombre de charlatans.
Certaines personnes sillonnaient les villages en
prétendant pouvoir déceler les suppôts de Satan dans la communauté. Ils
lançaient des vagues d'accusation, semaient la panique et quittaient
l'endroit.
La population exerçait alors bien souvent une justice bien
plus expéditive que les tribunaux : le lynchage.
Les moyens de reconnaître les sorciers
étaient multiples :
on pouvait lire dans les pupilles la marque du
diable, ou reconnaître la marque du diable, infime partie insensible du
corps, au moyen d'aiguilles.
On jetait également le suspect à l'eau,
lesté d'une pierre. S'il flottait, c'était un sorcier. S'il coulait, il
était innocent, mais souvent noyé...
On pensait également que les
sorciers étaient plus légers qu'ils n'y paraissaient, ou qu'ils ne
pouvaient verser de larmes.
Lors de la procédure inquisitoriale, c'est
le juge qui avait le rôle le plus important. L'accusé quant à lui,
devait prouver son innocence.
Suite à une dénonciation, même anonyme,
le juge décidait s'il devait mener une enquête ou non. L'identité de
l'accusateur était tenue secrète et les charges du procès reposaient
sur l'accusé, déjà presque inculpé.
Le juge n'avait en tête que
d'extorquer les aveux de l'accusé, déjà convaincu de sa culpabilité.
Coupés du monde ils ne savaient souvent même pas de quoi on les
accusait.
Les avocats n'étaient pas d'une grande aide, car craignant
pour leur vie, il incitaient leurs clients à avouer.
Si
l'interrogatoire ne suffisait pas, on soumettait les accusés à la
question. L'imagination en terme de torture ne semblait pas avoir de
limites. A bout de forces, ils finissaient presque toujours pas avouer.
Mam
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